Jour 1, par Barbara
Alors qu'une partie de l'équipe est venue un jour avant pour découvrir l'incroyable domaine freeride de Gressoney-la-Trinité, l'autre partie les a rejoint samedi vers 9h à Staffal pour partager un café croissant avant le départ pour les sommets.
La météo est meilleure que prévue, on croise les doigts. On s'équipe (collant ou pas collant?), on embarque nos sacs lourds et c'est parti.
On prend les bennes jusqu'à Punta Indren. La visibilité est bonne. On peaute et on commence l'ascension de la Punta Giordani à 4046m, sommet du Mont Rose situé sur sol italien. La montée est régulière, l'altitude se fait gentiment ressentir. Juste avant le sommet il reste un petit promontoire rocheux assez vertigineux à gravir. Le vide impressionne. Au sommet le ciel se dégage pour laisser place à un ciel bleu bleu et une vue sur le croissant que forme la chaîne des Alpes. Premier 4000m pour quelques participants, le moment est chaleureux.
Après quelques photos on redescend, certains encordés.
On est balayé par quelques belles rafales de vent avant d'initier la descente dans une neige un peu carton, assez lourde. Même Marcel ne trouve pas la poudreuse! Une fois arrivé en bas, au pied du glacier, on se pose sur des gros blocs pour piqueniquer. Le panorama sur les Alpes italiennes est magnifique ! On entame un joli couloir bien raide pour monter à la cabane Gnifetti à 3647m en passant par le refuge Mantova. Depuis là, il reste env. 150m de dénivelé avant d'atteindre le refuge Gnifetti. Le vent forcit. Les derniers mètres se résument à laisser ses skis dehors, monter un escalier en métal et se hisser avec une corde pour atteindre enfin la cabane, qui est impressionnante. On dirait qu’elle bouge, elle est énorme et on la croirait collée au rocher!
C'est la première journée d'ouverture de la saison. Il y fait bon et la repas du soir est digne d'un bon restaurant italien: primo, secondo, terzo piatto e tiramisu! La pasta est al dente, à se relever la nuit, puis on nous amène une énorme pierre rade avec du steak de bœuf. Quel accueil!
On se couche tôt, avec l'espoir de fermer l'œil à ces altitudes. Demain le vent va se renforcer, on va se diriger vers les hauts sommets en passant
2ème jour par Alain
Attention : ce texte a été intégralement écrit par un humain, il est garanti 100% IA free.
Cette première nuit à 3'600 mètres d'altitude n'a pas été réparatrice pour tout le monde. Au petit-déjeuner, les mines vaseuses en sont la preuve. Bien que le programme soit alléchant, la motivation n'est pas non plus au rendez-vous pour tout le monde … Le vent a secoué le refuge durant toute la nuit et ce n'est pas beaucoup mieux ce matin. Il faudra mettre des couches, beaucoup de couches.
Après une laborieuse préparation des cordées, Christine prend le lead pour remonter le glacier. De nombreuses cordées nous précèdent, c'est même un peu l'autoroute, où se côtoieraient Maserati et Fiat 500. Les changements de températures sont brutaux, il faut enlever des couches, en remettre, répondre aux besoins pressants … nous n'avançons pas très vite, et c'est plutôt une bonne chose à cette altitude.
Le premier sommet au programme est la Pointe Gnifetti sur laquelle se dresse le fameux rifugio Margherita, connu comme plus haut refuge d'Europe. On y accède par un dernier raidillon sur lequel se croisent plusieurs cordées plus ou moins à l'aise. Depuis ces 4'554m, la vue porte loin : les Appenins, les Alpes du Sud et le fameux Mont Viso, culminant à 3'841 mètres et plus haut sommet des Alpes cottiennes, à proximité du Queyras et de la source du Pô. Une montagne qui mériterait qu'on lui dédie plus d'un chapitre tant son histoire est riche et sa beauté légendaire.
Nos chef/s/fes de courses ne manquant jamais d'ambition, la descente sera agrémentée d'un deuxième sommet à 4'000. Le Balmenhorn nous avait déjà fait de l'œil lors de la montée. En son sommet se dresse une énorme statue de Jésus en bronze, pieds nus dans la neige. Pendant la montée, avec son bras en l'air, je l'avais pris pour un type qui aurait gelé debout en cherchant du réseau avec son portable.
Nous continuons notre descente parmi les crevasses pour rejoindre le refuge Gnifetti d'où nous sommes partis plus tôt, et retrouver sa bière réparatrice et nous réjouir autour d'un somptueux souper à l'italienne.
Jour 3, par Olivier
Une dernière journée sous le signe du vent
Le réveil se fait sous un soleil éclatant pour ce troisième et dernier jour. Pourtant, à l’abri (ou presque…) derrière les vitres de la cabane Gniffeti, le vent souffle avec une intensité redoutable. La météo ne nous avait pas trompés. Face à ces conditions, nos chefs de course – fidèles à leur optimisme inébranlable – décident de repousser le départ d’une demi-heure, espérant une accalmie prochaine… enfin, peut-être.
L’objectif du jour : la Piramid Vincent, perchée à 4215 mètres. Mais la véritable vedette sera sans conteste le vent. Équipés, emmitouflés et encordés, nous reprenons le même itinéraire que la veille en direction du sommet, à travers le glacier du Lys. La cordée d’Alain ouvre la marche.
La montée, face aux bourrasques est parfois éprouvante. À plusieurs reprises, les rafales nous surprennent au point de nous faire basculer dans la neige. Après deux heures et quart d’efforts, nous atteignons le pied de la Piramid, où nous déchaussons les skis pour chausser les crampons et gravir les derniers mètres.
Le vent ne faiblit pas, soufflant avec une telle force qu’il pourrait décorner les bœufs, ou plutôt des aurochs. L’arrivée au sommet se fait à genoux pour éviter d’être renversé par les rafales, et certains parviennent malgré tout à sortir leur téléphone pour immortaliser ce moment mémorable, sous des rafales dépassant les 100 km/h.
Nous rechaussons les skis pour entamer une descente vertigineuse de plus de 2500 mètres de dénivelé. La neige, parfois poudreuse, parfois plus ferme, reste d’excellente qualité jusqu’au refuge Mantova, où nous profitons d’un lunch bien mérité : un plateau froid avec un savoureux minestrone.
Avant de reprendre notre longue descente, une bourrasque emporte un gant sur la falaise en dessous du refuge, ce qui donne lieu à un petit exercice d’assurage pour le récupérer…La suite nous offre un superbe itinéraire hors-piste, dans une neige de printemps de plus en plus détendue, un vrai plaisir à skier. Une dernière pause s’impose à l’Adler’s Nest, pour la traditionnelle bière et une ultime photo d’équipe avant de filer vers les voitures.
Au parking, le vent a enfin cédé la place à une chaleur douce. Les visages rayonnent de bonheur après ces quelques jours exceptionnels dans le massif du Mont Rose, côté italien.
Un immense merci à Christine et Gilles, nos chefs de course, pour cette magnifique aventure !
Merci aux rédacteur-trice ! Christine et moi avons eu un énorme plaisir a accompagner ce groupe sur 4 sommets de plus de 4’000m en 3 jours. En plus pour certains c’étaient leurs premiers quatres 4’000m !!
Gilles