HISTOIRE D’UN MASQUE
La météo annoncée pour ce week-end au sommet du Strahlhorn (4190m) est radieuse, pas un nuage, température -11°c et 10 km/h de vent. La moitié des participants (tous de Lignières) décide donc de laisser le masque de ski à la maison, alors qu’il figure bel et bien sur la liste du matériel à emporter, soigneusement préparée par la cheffe de course. Les gars de Lignières se font réprimander comme des ados du Collège du District et ne font pas les malins.
Après cette remontée de bretelles, nous sortons de la station intermédiaire du métro-alpin directement sur le Hohlaubgletscher. La course commence par une belle descente dans un décor somptueux, sans vent. Il est par contre impossible d’effectuer le moindre virage dans cette neige cartonnée. Isa adopte la technique du « tout droit en bas » avec la certitude que la pente va bien s’adoucir une fois. Nous tentons de l’imiter mais Christophe est stoppé net par une belle gamelle au plus fort de la pente. Le garçon est solide et nous mettons les peaux un peu plus bas pour cette première journée d’acclimatation à l’altitude.
Le sommet du Fluchthorn (3794m) est au programme car Isabelle a repéré une « directissima » pour la descente qui nous emmènera au pied de la Britanniahütte. L’acclimatation à l’altitude n’est pas simple mais c’est une équipe remontée à bloc qui arrive au sommet. Isa entame les 850 mètres de descente dans une neige incroyablement poudreuse. Elle enchaîne les virages et nous nous demandons quand elle va s’arrêter. Nos poumons et nos jambes nous recommandent de faire une pause bien au-dessus d’elle ; ce qui est une règle sur glacier (un bon point pour les gars de Lignières). La journée se termine par la remontée à la cabane sous une chaleur estivale.
Bel accueil à la cabane, bon repas partagé avec deux jeunes Jurassiens fort sympathiques, un joli Pinot Noir offert par Christophe et quelques heures de repos avant le déjeuner.
Vers 5h45, nous nous mettons en route pour le Strahlhorn. La remontée du Allalingletscher est interminable. Au col, le vent se lève de manière assez sérieuse et Isabelle nous demande si nous souhaitons enfiler nos masques de ski. Les gars de Lignières font mine de n’avoir rien entendu. Nous sommes rapidement au sommet et la descente sur Saas-Fee se profile. Mais Isa a encore une idée derrière la tête et aimerait bien aller voir à quoi ressemble la pente sud-ouest sous l’Adlerpass. Contrairement à ce que nous avions pu imaginer, la pente est tout à fait skiable et nous basculons sur Zermatt. Belle variante agrémentée d’un portage, faute de neige, dans le passage le plus délicat.
Merci Isa pour ce magnifique week-end.